Des cellules immunitaires et des anticorps entrent dans la composition du lait maternel
Des cellules immunitaires sont présentes en grande quantité dans le colostrum (environ 5×106 cellules/ml). On y retrouve principalement des macrophages et des neutrophiles.
Les lymphocytes T, B, ainsi que des lymphocytes tueurs, représentent 10% des leucocytes présents dans le lait maternel. Ils survivent au passage dans le système gastro-intestinal du bébé et servent à influencer sa réponse immunitaire aux infections.
Les immunoglobulines IgA sont des anticorps qui neutralisent les agents infectieux. La mère transmet des IgA à l’enfant en l’allaitant et lui apporte une protection supplémentaire contre les infections.
La lactoferrine du lait maternel fournit une activité antibactérienne aux nourrissons
La lactoferrine est une glycoprotéine abondante du lait maternel avec 7 g / l dans le colostrum et 1 g / l dans le lait mature. Sa forte affinité pour le fer lui permet d’assurer différentes fonctions :
- Bactériostatique, en stoppant la prolifération des bactéries. En fixant le fer disponible, elle prive de cette ressource les pathogènes qui en en auraient besoin pour leur croissance.
- Bactéricide, en tuant certaines bactéries, de manière autonome en se fixant aux parois des bactéries et en les déstabilisant ou en association avec les lysozymes.
- Immuno-modulatrice, en modulant la fonction immunitaire. Elle peut agir par exemple sur l’expression de gènes codant pour des cytokines (interleukines-1β), qui sont des acteurs importants de l’immunité.
Les HMO, de véritables alliés du système immunitaire
Les HMO (oligosaccharides du lait maternel) sont des composés du lait maternel avec une concentration de 5-15 g/L qui ont un rôle clé dans différents mécanismes impliqués dans le système immunitaire du nourrisson :
- Ils renforcent la fonction de la barrière intestinale en modifiant l’expression des glycanes présents à la surface des cellules épithéliales. Ces modifications permettent de limiter la fixation des pathogènes sur les cellules épithéliales.
- Ils éliminent des pathogènes en les reconnaissant et les piégeant, pour ensuite favoriser leur élimination dans les selles.
- Ils modulent le système immunitaire en contribuant à l’équilibre de l’expression des lymphocytes Th1/Th2, qui a tendance à être déséquilibrée chez le nouveau-né.
- Ils contribuent à établir un microbiote intestinal protecteur en augmentant la croissance de Bifidobactéries bénéfiques.
Il existe plus de 820 bactéries dans le lait maternel
Autrefois considéré comme stérile, le lait maternel contient en réalité son propre microbiote et véhicule des centaines d’espèces bactériennes, principalement des Proteobacteria et Firmicutes, provenant en partie de bactéries commensales du tractus intestinal maternel. Ce microbiote a une influence directe sur le développement du microbiote intestinal du nourrisson, lequel jouera à son tour un rôle essentiel dans le développement de son système immunitaire.
En conclusion, les bienfaits de l’allaitement maternel pour l’immunité du bébé sont prouvés
Le lait maternel procure une protection inégalée aux nourrissons par l’intermédiaire de nombreuses substances qui vont agir directement sur les bactéries ou les virus en les éliminant, ou en aidant le microbiote intestinal à se développer et le système immunitaire à réagir de façon appropriée et mesurée.
Article rédigé par J.Varèse
Références :
- Daniel Munblit, Valerie Verhasselt, John O. Warner. Human Milk Composition and Health Outcomes in Children (editorial)Frontiers in Pediatrics July 2019, Volume 7 , Article 319 www.frontiersin.org
- Olivia Ballard, Ardythe L. Morrow,Human Milk Composition: Nutrients and Bioactive Factors Pediatr Clin North Am. 2013 February; 60(1): 49–74.