Changements puis stabilisation = programmation ?
Pendant et après la naissance, le nourrisson est exposé à une large variété de bactéries potentiellement colonisatrices de son intestin. Les premiers jours et semaines de la vie se caractérisent par des changements rapides de la composition du microbiome, avec de fortes variations au sein et entre nourrissons. Puis, petit à petit, la communauté se stabilise, jusqu'à ressembler au microbiome adulte entre deux et trois ans... Les colonisateurs initiaux sont très importants étant donné qu’ils impactent la dynamique des colonisations ultérieures. L'ordre et le moment d'arrivée des espèces bactériennes dans la lumière intestinale influence le milieu, la composition biochimique de l’intestin ainsi que les capacités d’autres espèces à se fixer ou non dans l’intestin.
Compte tenu de toutes les variations et influences possibles, il y a un grand bénéfice évolutif à contraindre et influencer aussi tôt que possible la colonisation bactérienne, dans le but d'accroître la probabilité d'une "bonne" trajectoire du microbiome.
Conclusion
Les HMO s’inscrivent ainsi dans cette stratégie évolutive : ils favorisent la prospérité de certaines espèces, orientant ainsi le microbiome vers une composition finale favorable, avec des bénéfices à court et à long terme sur la santé et bien-être.
Sources:
S Kijner et al, Human milk oligosaccharides and the infant gut microbiome from an eco-evolutionary perspective, Current Opinion in Microbiology, Volume 68, August 2022, article 102156