Point sur l’allaitement en France

Le taux d’allaitement en France semble stagner autour de 70% à la naissance, selon des données de la DREES datant de 2017. La durée d’allaitement est également insuffisante et loin des recommandations du PNNS qui préconisent un allaitement exclusif d’au moins 4 mois et si possible de 6 mois.

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Un taux d’allaitement à la naissance autour de 70%.

Les données les plus récentes sont celles du CS8 (certificat de santé du 8ème jour) publiées par la DREES pour l’année 2017, avec un taux d’allaitement de 67,7%  à la naissance (1). L’allaitement à la naissance a progressé en France depuis 1995 où il était de 45,6% pour atteindre un maximum de 67,9% en 2010, avant de redescendre à 66,7% en 2016 (ENP 2016(2)).

Une durée d’allaitement loin des recommandations en France

Le taux d’allaitement à la naissance est de 70,5% selon l’étude ELFE de 2011 (Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance, menée par l’INED et l’INSERM) mais ce taux chute rapidement (3). La médiane de la durée totale d’allaitement est de 17 semaines et de 7 semaines pour l’allaitement exclusif. A 6 mois, seulement 19% des enfants étaient encore allaités.

Facteurs influençant l’allaitement

Il y a de fortes disparités selon les départements avec un plus fort taux d’allaitement en Ile-de-France, dans l’Est et les Départements et Régions d’outremer.

La pratique de l’allaitement est positivement corrélée au niveau d’étude, à la situation professionnelle, à l’âge et inversement corrélée à une naissance par césarienne ou prématurée (Drees 2016(4)).

L’allaitement chez les prématurés

La cohorte Epipage-2 (Étude épidémiologique sur les petits âges gestationnels-2) a  inclus 3108 enfants nés entre 22 et moins de 32 semaines d’aménorrhées (SA) et 883 enfants nés entre 32 et 34 SA dans toutes les unités néonatales de 25 régions françaises en 2011 (6). 47% des enfants nés avant 32 SA et 59% des enfants nés entre 32 et 34 SA recevaient du lait maternel à la sortie de l’hôpital, avec une variabilité inter-unités respective de 21% à 84% et de 27% à 87%.

Après ajustement sur les caractéristiques individuelles et les politiques mises en place par les unités de néonatalogie, les pratiques impliquant les parents, le peau-à-peau et la participation des parents à l’alimentation de leur enfant étaient associées positivement à l’allaitement à la sortie chez l’ensemble des enfants nés prématurément.

Conclusion

Après une progression depuis 1995, le taux d’allaitement en France semble stagner depuis les années 2010, voire régresse. Ce taux, autour de 70% à la naissance, chute rapidement dès la sortie de maternité. Toutefois, avec la crise sanitaire du Covid-19, les premières remontées semblent indiquer que les mères auraient allaités plus et plus longtemps.  La prochaine Enquête Nationale Périnatale lancée en mars 2021, pour des premiers résultats à l’automne 2022, permettra de confirmer ces tendances.

Sources :

1. Vilain A. Le premier certificat de santé de l’enfant. Certificat au 8é jour (CS8)-2017. Les dossiers de la DREES; 2020.

2. INSERM, DREES. Enquête Nationale Périnatale- Rapport 2016. Les naissances et les établissements Situation et évolution depuis 2010. 2017.

3. Wagner S. Durée de l’allaitement en France selon les caractéristiques des parents et de la naissance. Résultats de l’étude longitudinale française Elfe, 2011. Bull Épidémiologique Hebd. 2015;29:522‑32.

4. Von Lennep F. Deux nouveau-nés sur trois sont allaités à la naissance. Etudes Résultats-Dir Rech Etudes Eval Stat [Internet]. avr 2016;(958).

5. Salanave B. Durée de l’allaitement maternel en France (Épifane 2012-2013). Bull Épidémiologique Hebd. 2014;n°27:450‑7.

6. Ayoub Mitha, Kaminski M, Pierrat V. Allaitement à la sortie d’hospitalisation des enfants nés prématurément et politiques des unités néonatales : données de la cohorte nationale française Epipage-2. Bull Epidémiologique Hebd. 28:562‑70.

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Avis important

Le lait maternel est l’aliment idéal du nourrisson car il convient le mieux à ses besoins spécifiques. Une bonne alimentation de la mère est importante pour la préparation et la poursuite de l’allaitement au sein. L’allaitement mixte peut gêner l’allaitement maternel et il est difficile de revenir sur le choix de ne pas allaiter. Les implications socio-économiques doivent également être prises en considération dans ce choix. En cas d’utilisation d’un lait infantile, lorsque la mère ne peut ou ne souhaite pas allaiter, il importe de respecter scrupuleusement les indications de préparation et d’utilisation et de suivre l’avis du corps médical. Une utilisation incorrecte pourrait présenter un risque pour la santé de l’enfant.

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